Prix Christian Le Provost, Océanographe

Dernière mise à jour déecmbre 2021

Le prix « Christian Le Provost, Océanographe » créé en 2009, est destiné à promouvoir la recherche en dynamique océanique dans toutes ses dimensions, qu’il s’agisse d’applications au climat, aux écosystèmes marins, à l’exploitation des ressources minérales, vivantes ou énergétiques dans les systèmes côtiers et hauturiers, qu’il s’agisse enfin d’études de processus, expérimentales ou de modélisation. Il vise à récompenser un jeune chercheur qui aura contribué significativement par ses travaux au développement de la connaissance ou des applications. Depuis 2011 il est devenu Grand Prix de l'Académie des Sciences et a été élargi à la biologie marine.

Remise des prix, manifestations, photos et textes de conférence.

Historique du prix

Remise des prix :

Prix 2019

Sophie Bonnet

Sophie Bonnet est directrice de recherche à l’Institut méditerranéen d’océanologie à Marseille.
Elle a effectué des travaux sur la biogéochimie de l’océan, et plus particulièrement sur le rôle de l’azote dans la pompe biologique du carbone et ses conséquences sur le puits océanique du carbone dans le cycle du carbone anthropique. L’essentiel de l’absorption du carbone par l’océan se fait par dissolution du CO2 à l’interface air-mer.
Une partie non négligeable est ensuite absorbée par les micro-algues du phytoplancton via la photosynthèse (pompe biologique), et après une série des transformations au sein de la chaîne trophique est séquestrée en profondeur dans l’océan. L’efficacité de la pompe biologique dépend de la présence d’éléments nutritifs dans l’océan superficiel, en particulier l’azote.
Les travaux de Sophie Bonnet ont apporté un éclairage nouveau sur les processus permettant la fixation de l’azote atmosphérique au sein de la couche productive océanique, assurant ainsi la nutrition de certaines composantes du phytoplancton, premier maillon de la chaîne alimentaire dans l’océan. Ses études ont ainsi permis de montrer que la fixation de l’azote représente un mécanisme majeur dans l’efficacité de la pompe biologique.

Prix 2017

Benoît Meyssignac

Océanographe et géodésien chercheur CNES, au Laboratoire d’études en géophysique et océanographie spatiales (LEGOS) de Toulouse. Depuis 2009, il exploite les données des satellites et des marégraphes pour estimer les variations du niveau de la mer aux échelles interannuelles à multidécennales, sur l'ensemble du globe. Ses travaux portent sur la détermination des causes climatiques des variations du niveau de la mer et la quantification du rôle joué, sur ces variations, par les forçages extérieurs au système climatique (variabilité solaire, activité volcanique ou activité humaine).

Prix 2015

Didier Swingedouw

Chargé de recherche au CNRS à l' UMR EPOC (Environnements et Paléoenvironnements Océaniques et Continentaux) à l'Université de Bordeaux. Son travail porte principalement sur la variabilité océanique et atmosphérique dans la région Nord Atlantique, et à sa sensibilité à la fonte de la calotte groenlandaise. Il a développé un sujet de recherche original concernant la dynamique de la circulation thermohaline. La circulation thermohaline est la circulation permanente à grande échelle de l'eau des océans dans les courants marins, engendrée par des écarts de température et de salinité des masses d'eau. Il a pu expliquer les variations décennales récentes dans l’Atlantique Nord, incluant les "grandes anomalies de salinité", par l'éruption volcanique du Mont Agung à Bali. Il a mis au point des méthodes d'assimilation de données permettant une interaction constructive entre modèles et données paléoclimatiques.

 

Prix 2013

Séverine Alvain

Chargée de recherche au CNRS, Laboratoire d’océanologie et de géoscience de Wimereux. Ces travaux de recherches portent sur les cycles biogéochimiques, et sur l'interprétation des observations spatiales dites de "couleur de la mer". Les capteurs spatiaux dédiés à la couleur de l'eau mesurent la concentration en phytoplancton des couches de surface de l'océan (via la détection du pigment chlorophylle présent dans les végétaux) et par là même informent sur la variabilité spatio-temporelle des écosystèmes marins et les cycles biogéochimiques. Une avancée majeure a été réalisée dans ce domaine de recherche par la mise au point une méthode originale permettant de différencier les différentes familles de phytoplancton océanique à partir de leur signature dans les mesures de télédétection spatiale, avec des implications importantes sur la compréhension de la dynamique des écosystèmes marins et leur réponse à la variabilité climatique.

 

Prix 2011    Premier grand prix de l'Académie des Sciences

Sophie Cravatte

Agrégée de Physique, elle a soutenu sa thèse en 2003 sur le thème « El Niño et les ondes intra saisonnières dans l’océan Pacifique équatorial générées par les vents dans l’ouest du bassin ». Affectée en Nouvelle-Calédonie, ses travaux de recherche portent sur l’étude du phénomène El Niño , sur la circulation océanique dans le Pacifique Tropical Sud Ouest (Mers de Corail et des Salomon) et ses variations aux échelles intra saisonnières, interannuelles et décennales. Elle comptabilise 18 publications scientifiques dans des revues à comité de lecture, consacrées à l’analyse de données océanographiques in situ ou satellitaires et à la modélisation numérique de l’océan.

 

Jérôme VialardPrix 2010

Jérôme Vialard

Directeur de recherche à l'IRD en poste à Laboratoire d'Océanographie et du Climat : Expérimentations et Approches Numériques (LOCEAN)

Après avoir effectué une thèse sur le phénomène El Niño (dans l'océan Pacifique), il est entré à l'IRD en 2001 et s'est tourné vers l'océan Indien.

Ses recherches s'articulent autour du rôle de l'Océan Indien dans les variations climatiques interannuelles et intra saisonnières dans les tropiques. Aux échelles interannuelles c'est l'influence de l'Océan Indien sur le déclenchement et l'évolution du phénomène El Niño dans le Pacifique. A l'échelle intra saisonnière c'est la modulation des moussons indienne et asiatique (été boréal) indonésienne et australienne (hiver boréal) par les ondes de Madden-Julian elles-mêmes corrélées aux variations de température de surface dans l'Océan Indien.

 

Prix 2009

Fabrice Ardhuin

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ngénieur d'études et recherches au Service Hydrographique et Océanographique de la Marine (SHOM), à Brest. Il a principalement travaillé sur la dynamique des vagues et leurs interactions avec la terre solide (transport sédimentaire, bruit sismique), de la colonne d'eau (turbulence, dérive, oscillations inertielles),  de l'atmosphère (flux air-mer), travaux qui vont permettre une amélioration sensible de la prévision opérationnelle des vagues et courants de surface.

 

Historique

Ce prix a été lance le mardi 21 avril 2009, à l'antenne parisienne des Côtes d'Armor, par une conférence de presse donnée par le président du Conseil Général des Côtes-d'Armor, Claudy Lebreton, et Denise Le Provost, présidente de l'association costarmoricaine "Christian Le Provost, océanographe".

Christian Le Provost a été un chercheur particulièrement fécond dans ce domaine, de l’étude des marées et du niveau de la mer à la modélisation de la circulation océanique en passant par l’analyse critique des données. Participant activement aux programmes internationaux du Programme Mondial de Recherches sur le Climat, expert du Giec (Groupe d'Experts Intergouvernemental sur l'Évolution du Climat) sur le niveau de la mer il fut aussi promoteur de l’océanographie opérationnelle (Mercator-Océan). Il était particulièrement soucieux de promouvoir les jeunes chercheurs et la culture scientifique et technique océanique. Il est le meilleur exemple que l’on puisse trouver pour «parrainer» ce prix et lui donner le lustre, garantie de son succès. 

Aujourd’hui, on sait que l’océan est un acteur essentiel du fonctionnement de la biosphère terrestre constituée des couches superficielles de la Terre où la vie a pu s’épanouir. 

Sa dynamique est à prendre en compte dans le fonctionnement du système climatique dont il contrôle l’évolution. Principal réservoir d’énergie solaire l’océan fournit à l’atmosphère 50% de l’énergie qu’elle reçoit et qui la met en mouvement. Les courants marins, à égalité avec la circulation atmosphérique, assurent la redistribution de la chaleur des régions équatoriales vers les hautes latitudes.  

Les écosystèmes marins sont aussi contrôlés par la dynamique océanique : ce sont les mouvements horizontaux et verticaux de l’océan qui déterminent la fertilité des « prairies marines » et contrôlent les conditions de survie des larves des espèces exploitées au large comme à la côte.  

C’est enfin la dynamique océanique et les transports sédimentaires associés qui façonnent les littoraux.

Il n’y a pas de prévision possible de l’évolution du climat, de celle des écosystèmes marins et des espèces exploitées et de l’évolution des zones côtières sans connaissance de la dynamique océanique et la capacité de la modéliser aux diverses échelles de temps et d’espace concernées. L’océan doit devenir opérationnellement prévisible au même titre que l’atmosphère. 

Toutefois, l’océanographie est une science jeune par rapport aux autres «géosciences». Faute, certainement, d’en avoir cerné les enjeux, mais surtout du fait de la difficulté de faire des mesures dans un milieu aussi opaque et instable. Les techniques spatiales de mesure et de localisation et les réseaux in situ d’instruments autonomes permettent maintenant de combler ce retard et d’appréhender la totalité de l’océan dans ses trois dimensions. Par ce prix le Conseil Général des Côtes d’Armor entend apporter sa contribution au développement de la recherche océanographique.

Ce prix est soutenu par le Conseil Général des Côtes d'Armor, mais aussi par l'Ifremer, l'IRD, le CNES, le SHOM, l'Institut National des Sciences de l'Univers, la ville de Plérin sur Mer, le Club des Argonautes, la COI.

Il est doté d’un montant de 7 000 €.

Il s'adresse à des candidats «jeunes» aux conditions définies par l’ANR, c'est à dire être âgés au plus de 38 ans à la date de l’appel à candidatures.

À partir de 2011, il devient un Grand Prix de l'Académie des Sciences doté de 15 000 euros et décerné tous les deux ans.

C'est un succès pour l'Association Christian Le Provost à l'origine de ce prix, pour le Conseil Général des Côtes d'Armor qui le finance et aussi pour le"Club des Argonautes" qui y apporte son concours.

C'est aussi et surtout un juste hommage à Christian Le Provost dont la qualité des travaux scientifiques permet ainsi de mettre à l'honneur l'océanographie physique à travers ses plus brillants jeunes chercheurs.