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l’un des membres fondateurs du Club des Argonautes, est décédé le 7 septembre 2019.

Pierre Bauer - Janvier 2020

Michel Petit est né le 19 octobre 1935 à Barlieu dans le Cher dans l’école où exerçaient ses parents, tous deux instituteurs.
Après ses études secondaires à Cosne sur Loire et deux années de classes préparatoires au Lycée Louis Le Grand, il est reçu en 1955 à Polytechnique qu’il hésite à intégrer après avoir découvert le statut militaire de cet établissement ! Il choisit l’École Nationale Supérieure des Télécommunications comme école d’application et rejoint le corps des télécommunications.

Michel Petit, ses études, les principales étapes de sa vie professionnelle

Sa carrière scientifique s’engage ensuite en 1960 dans la ruche bourdonnante de la science radioélectrique et des télécommunications que constitue le Centre National d’Études des Télécommunications. Il est happé par la haute administration en 1978 avec la prise de direction de l’Institut National d’Astronomie et de Géophysique (INAG) et du département Terre Océan Atmosphère Espace du CNRS. Il met sur les rails l’Institut National des Sciences de l’Univers (INSU) qui se substitue à l’INAG en 1984. Il est alors appelé à Bruxelles, en tant que conseiller pour la science et la technologie, à la représentation permanente de la France auprès de la Communauté européenne. Son jeune camarade de Polytechnique, Paul Quilès, nommé Ministre des Postes et Télécommunications fait appel à Michel en 1988 pour créer et diriger la Délégation Générale de l’Espace.
Michel participe au sommet de Rio sur l’environnement en 1992 et devient membre du bureau du Groupe International d’Experts sur le Climat (GIEC), où il siège jusqu’en 2001. En 1992, il devient Directeur de la recherche et des affaires économiques et internationales au ministère de l'environnement. Il est nommé Directeur adjoint pour la recherche de l’École Polytechnique en 1994, fonction qu’il exerce jusqu’en 2000.
Une retraite active s’ensuit avec, notamment, de nombreuses activités pour le compte de l’Académie des sciences où il a été élu membre correspondant en 1978 dans la section sciences de l’Univers (présidence du Comité des sciences de l’environnement, du Comité de terminologie et néologie, du Comité français des Unions scientifiques internationales…) et la présidence du conseil d’administration de l’Institut Océanographique, Fondation Albert 1er Prince de Monaco.

Docteur ès sciences physiques en 1967, Michel avait également reçu en 1968 la médaille d’argent du CNRS. Il était décoré de la Légion d’Honneur, commandeur de l’Ordre National du Mérite et Officier de l’Ordre des arts et des lettres.

Voir ci-dessous la vidéo de l'Insu : une interview de personnalités qui l'ont côtoyé. 

Michel Petit «Homme de science»

Á son arrivée au CNET, en 1960, le département recherche spatiale radioélectrique, auquel il est affecté, est engagé dans l’élaboration du satellite scientifique FR1, qui s’avérera être le premier satellite français opérationnel.
Un autre grand projet gaullien, dont l’idée revient à Owen Storey, voit le jour et sa mise en œuvre est confiée à Michel Petit. Il s’agit d’élaborer un système original d’observation de la diffusion des ondes électromagnétiques par les électrons de l’ionosphère.
En effet le principe de la diffusion des ondes par un nuage d’électrons, que l’on doit à Charles Fabry en 1928, vient d’être enfin confirmé par William Gordon aux États Unis en 1958 grâce à l’usage de radars très puissants munis d’antennes gigantesques.
La proposition d’Owen Storey consiste à illuminer en ondes continues une colonne verticale d’ionosphère située à Saint Santin de Maurs dans le Cantal et à capter les ondes diffusées à l’aide du radiotélescope en cours de construction à Nançay dans le Cher… un retour aux sources auxquelles il était très attaché !
Michel s’investit sur toutes les composantes du projet, tant en ce qui concerne la théorie des ondes, la physique de l’ionosphère que l’ingénierie. Á ce sujet, Philippe Waldteufel qui le seconde à partir de 1962 dit de lui :
«Michel était un ingénieur, pas seulement par son cadre d'emploi ou par l'école dont il sortait, mais par vocation, parce qu'il aimait la technique».

 

Son exigence en matière technique le conduit à définir des spécifications de fréquence d’émission bien supérieures à ce qui paraissait nécessaire… ce qui lui permettra de démontrer la possibilité d’accéder à la dynamique de l’ionosphère considérée jusque là comme impossible par cette technique et d’ouvrir ainsi la voie à l’une des applications essentielles de ce type de systèmes.
La moisson de résultats scientifiques est alors exceptionnelle, telle l’observation en hiver des effets du lever de soleil dans l’hémisphère sud : Saint Santin, alors plongé dans la nuit, voit son ionosphère métamorphosée par les photoélectrons du sud qui se sont propagés le long du champ magnétique. Saint Santin devient une référence internationale ! Simultanément une importante communauté d’utilisateurs se développe en France (Paris, Toulouse, Grenoble, Grasse) et à l’étranger (USA, Pérou).
Michel Petit et Philippe Waldteufel obtiendront en 1976 le prix Deslandres de l’Académie des sciences pour leurs travaux sur la diffusion des ondes. Michel Petit se tourne alors vers la composante spatiale du département. Toujours attaché aux ondes il développe un sondeur à relaxation qui permet de mesurer la densité électronique de la magnétosphère au voisinage d’une sonde spatiale ou d’un satellite. Son instrument est sélectionné dans un contexte très concurrentiel sur les satellites GEOS de l’ESA et ISEE de la NASA. Dans ce cas également les résultats scientifiques ont dépassé les espérances et il faut noter qu’une cinquantaine d’années plus tard ce type d’instrument continue à apporter des observations sur la magnétosphère.

Michel Petit et la diffusion des connaissances

Michel Petit, en dépit d’une activité scientifique puis administrative intense, a toujours consacré une part de son temps à la diffusion des connaissances tant au niveau universitaire qu’auprès du grand public.
En dehors de son enseignement en troisième cycle universitaire, on lui doit un ouvrage, en compagnie d’Alain Giraud, sur la physique de l’ionosphère dont la version anglaise fait toujours référence (Ionospheric Physics and Phenomena, D. Reidel Pub, 1978), ainsi qu’un ouvrage sur le changement climatique (Qu'est-ce que l'effet de serre ? Ses conséquences sur l'avenir du climat Vuibert, 2003).
Michel s’implique également dans l’édition scientifique en européanisant la revue Annales de Géophysique devenues Annales Geophysicae et placées sous l’égide de l’EGS (European Geophysical Society).
Il est ensuite éditeur de la revue Géoscience de l’Académie des sciences au cours des années 2000.
Il assure de 2001 à 2009 la présidence du conseil d’administration de la Société Météorologique de France qu’il fait évoluer considérablement, tant par ses objectifs sensiblement élargis au climat que par l’éventail de ses membres englobant le grand public et les meilleurs spécialistes de la météorologie et du climat ou encore par le développement de ses manifestations culturelles (Journées scientifiques, Forum international de la météorologie…).
Président de l’Association de Anciens et Amis du CNRS de 2009 à 2016, il présida également, à ce titre, la revue du Rayonnement du CNRS.
Toujours à l’écoute des autres, toujours souriant et enthousiaste, Michel était connu pour la pertinence de ses remarques mûrement réfléchies au cours des nombreux forums auxquels il prêtait volontiers son concours.

Michel «Argonaute» de la première heure

Spécialiste à l’origine de l’environnement ionisé de la Terre, Michel s’est dès les années 1990 intéressé au climat en participant notamment au sommet de Rio en 1992 et en devenant membre du bureau du GIEC.
C’est donc tout naturellement qu’il s’associe à la création en 2003 du Club des Argonautes, situé résolument à la transition entre Science et Société et faisant appel à d’anciens chercheurs et ingénieurs couvrant le champ scientifique "Océan, Climat, Énergie".
Membre très actif du Club, on lui doit de nombreuses contributions, notamment sur la présentation du sujet complexe de l’effet de serre.
On lui doit surtout sa maestria dans la coordination, dans des délais très courts, de deux ouvrages : "Climat, une planète et des hommes. Quelle influence humaine sur le réchauffement climatique ?" Présenté par Erik Orsenna et Michel Petit, Paris, (Le Cherche Midi, 2011), ouvrage collectif du Club des Argonautes et "Climat, le temps d'agir" sous la direction de Michel Petit, préfacé par Laurence Tubiana, postface d'Erik Orsenna, Paris, (Le Cherche Midi, 2015), ouvrage collectif du Club des Argonautes à l’occasion de la COP 21 à Paris.

On ne peut que souscrire aux propos de Jean-Louis Fellous dans un article de la revue «La Météorologie» :

Optimisme, confiance dans la science, humanisme, disponibilité, humilité, ce sont quelques-unes des nombreuses qualités de Michel Petit qui transparaissent dans ces extraits. Toutes celles et tous ceux qui l’ont connu ont toujours trouvé en lui une écoute attentive, une source de conseils avisés et d’inspiration, un sourire éclatant et son inimitable accent mi-berrichon mi-méridional. Nous ne l’oublierons jamais.

Quelques publications de Michel Petit pour le Club des Argonautes :

Livre  "Climat, le temps d'agir"

Livre  "Climat, une planète et des hommes"

Site internet :

"Réponses aux arguments de ceux qui doutent" de la réalité d’un changement climatique anthropique.

Comment fonctionne le GIEC (IPCC) ?

Qu'est-ce que l'IPBES ?

L'Effet de Serre

Y a-t-il saturation de l'effet de serre ?

Peut-on parler de température moyenne mondiale ?

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