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Michel Petit, directeur de publication

Le rejet dans l’atmosphère de gaz carbonique, de méthane et d’autres gaz – dits gaz à effet de serre ou GES – émis par les activités humaines a commencé, selon toute vraisemblance, à modifier le climat de notre planète et ces rejets s’amplifient de jour en jour. C'est la conclusion vers laquelle converge la quasi-totalité des études scientifiques sérieuses sur le sujet. Les rapports successifs du Giec publiés en 1990, 1995, 2001 et 2007 étaient de plus en plus affirmatifs sur ce point. Le 5ème rapport du Giec, adopté en 2013/2014, et les prises de position récentes des académies des sciences de pays comme les Etats-Unis, le Royaume-Uni et la France n’ont fait que renforcer notre conviction quant à la réalité du risque que le changement climatique n’affecte gravement l’ensemble de l’humanité au cours des prochaines décennies.

En 2011, le livre Climat, une planète et des hommes, rédigé par les Argonautes avait pour objectif de mettre à la disposition d’un large public les éléments qui conduisent à une telle conclusion.
La question qui se pose maintenant est celle des actions que doit entreprendre l’humanité pour y faire face. L’objet de ce nouvel ouvrage collectif des Argonautes «Climat, le temps d'agir ?» est justement de donner à ses lecteurs les connaissances nécessaires pour apprécier ce qu’il est possible de faire pour s’adapter à un changement inéluctable et pour en limiter l’ampleur. Ces deux approches sont complémentaires et doivent être menées conjointement. Il faut se préparer dès maintenant à faire face à un changement climatique significatif incontournable. Il est tout aussi impératif d’empêcher un bouleversement trop important du climat qui serait très néfaste à l’ensemble de l’humanité, et pour cela de maîtriser rapidement les rejets dans l’atmosphère de gaz à effet de serre. En 1992, une Convention internationale sur le climat a été élaborée à Rio, lors du sommet des Chefs d’Etat. Depuis, cette convention a été ratifiée par la quasi-totalité des pays et la réunion annuelle de ses parties – dite Conférence des Parties – sert de cadre à une négociation internationale dont l’objectif est de fixer des engagements nationaux précis pour limiter le changement climatique.

Tous les êtres humains sont concernés par le changement climatique anthropique, bien que de façon très différenciée. Les pays les moins développés vont en subir les méfaits sur une économie déjà très fragile ; les changements climatiques locaux diminueront leurs ressources traditionnelles et les habitants, faute de moyens financiers, ne pourront pas recourir à des importations pour se les procurer. Il en va autrement des citoyens des pays développés, à l’exception des plus pauvres d’entre eux. On peut donc redouter une instabilité politique mondiale lourde de conséquences pour la quiétude et la vie quotidienne de chacun. Paradoxalement, c’est dans les pays développés que la valeur monétaire des dommages sera la plus forte, à cause des infrastructures complexes qui seront endommagées, en particulier lors de certains événements extrêmes.

En ce qui concerne la limitation des émissions de gaz à effet de serre (GES), les différences entre pays développés et en développement sont également très importantes. Les GES excédentaires présents aujourd’hui dans l’atmosphère résultent, pour l’essentiel, des rejets des pays les plus développés. Les pays les moins développés sont donc fondés à leur demander un dédommagement pour les préjudices correspondants ou, au moins, une aide au financement des nécessaires mesures d’adaptation. Il faut toutefois remarquer que la distinction classique entre pays développés et pays en développement est aujourd’hui dépassée ; en Asie, le développement rapide de la Chine et de l’Inde conduit ce continent à émettre autant de GES que l’ensemble des pays de l’OCDE. Une véritable réduction des émissions ne peut donc être obtenue qu’au prix d’un effort impliquant tous les pays. Un accord international ne sera cependant possible que s’il traite du financement par les pays riches de l’adaptation aux changements climatiques et de la maîtrise des émissions dans les pays les plus défavorisés.

Ce livre fait appel comme le premier à divers auteurs pour présenter sous leur propre responsabilité leur analyse des éléments indispensables pour apprécier la nécessaire négociation internationale sur l’adaptation et la mitigation (ou limitation des émissions de GES), ainsi que sur la répartition entre les divers pays des investissements permettant de concrétiser ces deux réponses de l’humanité aux problèmes qu’elle a créés. Des sensibilités différentes peuvent transparaître, mais la complémentarité des approches est avant tout une source de richesse.

Dans une première partie, nous résumerons les travaux les plus récents qui permettent de replacer la problématique des changements climatiques dans son contexte scientifique, aux différentes échelles temporelles et spatiales.
Une deuxième partie abordera la nature et les propriétés des divers GES.
La troisième partie traitera de l’évolution future des climats régionaux pertinents pour les études d’impact. Nous y aborderons leurs évolutions envisageables au cours de ce siècle et au-delà, en précisant les incertitudes qui leur sont attachées.
La quatrième partie sera consacrée à un exposé – plus détaillé que dans «Le climat, une planète et des hommes» – des conséquences à redouter concernant les changements locaux du climat. Nous évaluerons les conséquences écologiques qui sont à craindre. Nous analyserons également les risques humains et sociaux et les mesures susceptibles de rendre plus supportables ces changements climatiques.
Le livre se poursuit avec la maîtrise du changement climatique. Une cinquième partie identifie les actions à mener pour réduire les rejets dans l’atmosphère du dioxyde de carbone, principal GES, et abordera la possibilité de corriger les modifications que nous avons fait subir au climat de notre planète par des actions volontaristes. Enfin, la dernière partie analysera l'évolution de la prise de conscience mondiale du problème climatique.
Plusieurs encarts seront consacrés à des sujets généraux pertinents. 

La problématique du changement climatique provoqué par les activités humaines est emblématique des conséquences de l’explosion du nombre d’humains et du développement des technologies qu’ils maîtrisent. Elle constitue un exemple de l’influence de l’espèce humaine sur l’environnement qui conduit certains auteurs à penser que nous sommes entrés dans une nouvelle ère, celle de l’anthropocène, caractérisée par une influence prépondérante de l’Homme sur l’ensemble de la planète. La prise de conscience de ce phénomène nouveau, évoluant à un rythme rapide, mesurable en décennies, est essentielle pour décider des actions qu’il convient de mener afin de poursuivre, de façon durable, pour tous les hommes, les plus pauvres comme les plus favorisés, l’amélioration fantastique des conditions de vie qui a eu lieu au cours des derniers millénaires.

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